
17 octobre 2005
J’ai passé une semaine avec la tête dans le sac. J’ai eu du mal à encaisser ce revirement de situation, et pourtant, je m’y attendais depuis le début. J’avais même demandé à Sophie si elle souhaitait attendre pour donner nos préavis, mais elle n’a pas voulu patienter plus longtemps. Résultat des courses, aurais-je mieux fait de m’abstenir et de tenir compte de mes intuitions ? Je ne sais pas... sans doute que tout cela arrive pour une bonne raison. Aujourd’hui, la communication entre nous est interrompue, je ne sais plus quoi lui dire. Nous avons discuté pendant deux jours, elle est prête à partir en Haute-Savoie, dès que son compagnon sera en phase de son côté. La situation est très claire, je l’ai perdue. Elle se donne un an de réflexion, je ne sais pas si nous allons pouvoir cohabiter tout ce temps. L’appartement se prêtait bien à la colocation, nous avons des horaires décalés qui nous permettent de nous croiser et de ne pas être en même temps à l’appartement, mais quand même, un an, c’est long quand le cœur n’y est plus.
14 novembre 2005
J’ai passé le week-end avec mon amie Karine pendant que Sophie était partie en Haute-Savoie. Elle est arrivée jeudi soir et j’ai invité Léa à dîner avec nous. Nous avons passé une bonne soirée, comme au bon vieux temps, à discuter, à rire de tous nos échecs sentimentaux, parce qu’il vaut en rire qu’en pleurer quand on les collectionne ! L’humour reste le remède de choc en cas de coup dur. Léa saute toujours sur l’occasion pour essayer de raviver une braise qui s’est éteinte. Malgré tout, je trouve qu’elle a beaucoup évolué, elle a muri dans sa tête, elle est plus lucide et arrive à trouver plus de paix intérieure.
Sophie a demandé sa mutation au niveau de son travail. Elle espère l’obtenir assez rapidement. L’ambiance entre nous devient très électrique. Je me sens brisée, c’est extrêmement difficile comme situation. Nous sommes descendues bien bas dans nos remarques, je ne supporte pas cette décadence. Je n’ai vraiment pas besoin de toutes ces futilités du quotidien, j’ai d’autres soucis à gérer que des chamailleries à deux balles ! Sophie ne sait pas prendre du recul, elle est impulsive dans ses réflexions blessantes. Son anxiété est palpable, elle me stress rien que par son état. Nous n’arrivons plus à parler, nous ne sommes plus du tout sur les mêmes longueurs d’onde.
21 février 2006
Je suis allée voir ma mère hier soir et Guillaume m’a annoncé qu’il allait acheter un fauteuil roulant. C’est ce que j’appréhendais depuis Noël. Ma mère ne tient plus sur ses jambes, l’aide à domicile ne peut plus la relever toute seule lorsqu’elle tombe. La dernière fois, elle a été obligée d’appeler un voisin pour qu’il vienne l’aider. C’est une nouvelle étape douloureuse à passer. Il est vraiment nécessaire que j’arrive à garder le maximum de recul par rapport à ce que je vis en ce moment. Ma mère me permet vraiment de relativiser tout le reste. Lorsqu’elle m’a vu arriver hier soir, elle a eu un sourire jusqu’aux oreilles. Je me demande si parfois, elle me reconnaît. L’essentiel est qu’elle soit heureuse de me voir, le reste n’a pas d’importance. Elle ne dit plus un mot correctement, son regard accroche parfois le mien avec une telle intensité que je ne peux détourner les yeux.
Le destin a fait que ma sœur et moi nous nous sommes rapprochées au bon moment.
Maryline
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
MERCI pour votre visite !