
07 décembre 2003
Aujourd’hui, je suis allée faire le point en bord de mer, j’avais besoin d’air, de ressource pour écrire. J’avais du temps pour moi et je n’arrivais plus à écrire alors que je ne voyais pas Sophie, c’était l’occasion de me retrouver. Elle me manquait tellement que je n’étais plus motivée pour faire quoi que ce soit. Après deux jours de séparation, j’ai espéré qu’on puisse passer la soirée de samedi ensemble sachant qu’on ne pouvait pas se voir le dimanche, mais non, ce n’était pas possible pour Sophie.
Depuis le mois d’octobre, j’ai perdu Sophie, c’est pour cette raison que je ne me sens pas bien. Elle aime trop sa liberté et j’ai besoin de stabilité et de sécurité tout en restant libre. Nous n’arrivons pas à nous comprendre, je ne suis pas à l’aise, je ne trouve pas ma place dans sa vie. Elle ne s’investit pas dans notre couple, elle ne voit pas l’avenir ensemble alors qu’espérons-nous encore de cette relation ?
J’ai réfléchi en marchant le long de la plage, j’ai fait le point sur les aspects positifs et négatifs de notre relation, de ce qu’elle nous apportait mutuellement en quelque sorte, les conclusions n’étaient pas merveilleuses. J’attends trop de Sophie, c’est ce qui me rend malade, je dois vivre pour moi et non à travers l’autre encore une fois... Je répète inlassablement les mêmes schémas de dépendance affective tout en proclamant haut et fort mes besoins de liberté et d’indépendance. Mon âme a besoin d’être libre, je le ressens bien, je l’entends, je l’écoute, mais l’action ne suit pas pour pouvoir arriver à cet état de liberté. Je parle bien « d’état de liberté », car dans notre société, la liberté est bien une illusion. Seule la liberté intérieure peut faire la différence dans nos relations, c’est à dire, le détachement par rapport à ce qui EST tout simplement. Le détachement n’est pas l’indifférence, c’est seulement une capacité à ne plus nous laisser envahir par nos pensées, nos émotions, notre mental face à une personne ou une situation donnée qui nous déstabilise. C’est le pouvoir de laisser passer les émotions sans les garder en nous, les laisser nous traverser seulement sans les inviter à s’installer, ne jamais rien retenir, laisser partir ce qui doit nous quitter.
Vendredi dernier j’avais rendez-vous avec mon patron, ou plutôt son bras droit, pour faire le point sur ma carrière professionnelle. C’est la semaine des points ! Il m’a reçu dans son grand bureau de ministre. Je ne supporte pas cet homme, car derrière ses accolades amicales, ses remarques positives et son sourire charmeur, je ressens l’homme hypocrite de haut niveau. J’entends entre ses mots ses arrières pensées, je lis sur ses lèvres tout ce qu’il n’exprime pas. Je le fixais droit dans les yeux et comme d’habitude, il ne pouvait pas soutenir mon regard, je le dérange. Il souhaitait prendre connaissance de mes objectifs pour l’année prochaine. Je n’avais rien à lui dire.
Très sérieusement et avec franchise, je lui ai expliqué que ma « carrière professionnelle » était en standby, en clair, que j’avais d’autres préoccupations que le développement et la réussite de notre chaîne de restaurants. Alors il paraît qu’il attend beaucoup de moi, que je suis capable de diriger un restaurant, et que si certaines personnes me font de l’ombre pour réussir là où je suis, je pouvais aller exercer mes talents dans un autre de leurs restaurants. En résumé, il déroulait le tapis rouge ! Et je n’en veux pas ! Je lui ai gentiment expliqué que pour diriger un restaurant je savais pertinemment qu’il fallait avoir les épaules solides pour supporter la pression que cela entrainait, qu’il fallait donner beaucoup de son temps et de son énergie, et savoir se vider la tête du reste de notre vie privée pour se consacrer à l’entreprise. Sans lui donner de détail, je lui ai répondu que j’avais une autre priorité dans ma vie et que celle-ci ne pouvait pas passer après ma carrière. Il n’était même pas question de choix de priorité, car il n’y avait aucun choix à faire, l’évidence s’imposait d’elle-même. Comme il n’avait aucune idée de ce qui m’arrêtait face à sa proposition d’évolution, il m’a proposé son aide s’il pouvait faire quelque chose pour moi, il le ferait, soi-disant... Je pensais intérieurement que s’il avait un cerveau neuf en stock je le lui aurais acheté ! Malheureusement, tout ne se règle pas avec de l’argent.... Je l’ai remercié par politesse, non pas par conviction, et je suis partie sans objectifs autre que les miens.
Maryline
Maryline
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
MERCI pour votre visite !